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III

« MAMAN, J’EMMÈNE ZIZI PROMENER. »

« Alors, toutes les fois que ta grande sœur couche avec son bon ami, t’es dans leur pieu ?

— Bien sûr, depuis six mois.

— Il te baise aussi ?

— Mais non. Tu sais pas. Madeleine dit comme ça : “Maman, il fait beau, j’emmène Zizi promener” ; pis au lieu de se promener, on va chez Julot ; on se fiche à poil tous les trois, il bande, c’est chic à voir, c’t’homme-là, sitôt qu’il tâte le cul de Madeleine il a la queue dure comme du bois.

— Ben et toi ?

— Attends donc. Ils s’allongent au milieu du pieu en tirant leur coup à la paresseuse, tu sais, comme ça, sur le côté ! Moi, je me mets la tête près du cul de Madeleine, je vois la pine qui fouille dedans, qui va, qui vient…

— Cochonne !

— C’est Madeleine qu’est cochonne, là ! là ! si tu voyais ça ! toute la mouillerie qui lui coule du chat ! Seulement faut pas que Julot y décharge dedans, pour pas qu’elle soit pleine ; alors quand elle a fini de jouir, il retire vite sa queue, je la chope dans ma bouche, et allez ! tout le foutre qu’il pisse pour elle, c’est moi qui l’avale, comme ça cinq fois, six fois dans l’après-midi. »