II
ON VA JOUER À LA PUTAIN
« Viens nous deux, Fifine, on va jouer à la putain.
— Ça me va. Je fais le miché. Raccroche-moi.
— Écoute ici, mon petit homme.
— Ah ! la grande sale, qu’est-ce que tu veux me faire ?
— C’est pas comme ça qu’on dit. Quand on vous raccroche, on fait : “Va chier, ou je t’encule !”
— Alors : “Va chier, ou je t’encule !”
— Si tu veux, mon petit homme. Viens là, dans les chantiers, tu me la mettras dans le trou du cul.
— Oh ! ça me fera bien plaisir.
— C’est pas comme ça qu’on dit. On dit : “Faut-il que tu sois pourrie de vérole pour baiser par le tube à merde, eh ! chameau !” Alors moi je te fais : “Non, chéri. Je suis bien propre, bien saine ; viens voir mon chat comme il est rose.”
— Si c’est toi qui parles tout le temps on peut plus jouer…
— Aussi pourquoi que tu joues mal ?
— Tiens ! ma maman à moi n’est pas putain, aussi !
— C’est le tort qu’elle a. Les gonzesses qui travaillent du cul sont moins connes que les autres ! Retiens ça ! »