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XI

C’EST MAL DE SUCER SON PÈRE

« Cécile, faut vraiment que je te cause. Je te fous pas souvent des beignes, mais hier soir j’en avais envie.

— À cause ?

— À cause que je t’ai trouvée en train de sucer ton père, saleté ! J’en aurais pleuré quand je t’ai vue.

— Oh ! là ! là ! Et Bertine, est-ce qu’elle suce pas son père ? Et Lolotte qui fait que ça du matin au soir ! Et Mimi, que c’est son père qui l’a dépucelée…

— T’as bien besoin d’aller chercher modèle chez des enfants de putains comme ça ! N’empêche que je t’ai vue sur le pieu : t’avais sa pine dans la bouche, il te pelotait le cul pour s’exciter et tu t’as pas seulement retirée quand tu m’as vue ! Il t’a joui dedans, saloperie ! C’est à cause de toi qu’hier soir je me suis couchée sans baiser.

— Oh ! là ! là ! pour un soir qu’il ne te la met pas tu peux bien te branler toute seule.

— Me branler ! Tâche donc d’être polie ! C’est bon pour des mômes comme toi de se gratter le cul trois fois par jour. Mais moi j’ai trente-cinq ans, c’est l’âge d’être enfilée… Oui, tu verras si tu rigoles dans vingt ans d’ici, ma gamine, quand tu verras que t’as chié une gosse pour qu’elle suce la queue à ton homme ! »