Page:Louÿs - Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses, 1995.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120

VI

LES PETITES FILLES S’AMUSENT

« Jésus Maria ! les v’là encore en train de se chier dans la bouche ! ah ! les cochonnes de filles ! faut-il avoir la rage au cul pour aller bouffer du caca tout chaud qui sort des fesses de sa sœur ! a-t-on jamais vu inventer des dégoûtations comme ça !… Mais qu’est-ce que j’ai donc fait au Bon Dieu pour avoir des putains pareilles !… Et puis elles ne bougent pas plus que si on n’était pas là… Zélie ! Veux-tu te retirer à la fin des fins !

— Ta bouche !… attends que j’aie fini.

— Comment, c’est ça que tu me réponds ! quand je t’attrape le cul baissé sur le nez de ta sœur, tu me fais : “Attends que j’aie fini…”

— J’ai encore envie… je pousse… Moi quand je joue, je ne triche pas, je chie tout ce que j’ai dans les boyaux. Elle m’a fait la même chose…

— Ose donc répéter, salope !

— Je te dis qu’elle m’a foiré un paquet de merde dans la bouche que je pouvais pas tout avaler, et trois petits crotillons avec… Houp ! voilà mon dernier qui passe le trou de mon cul. À présent tu peux causer, maman, je t’écoute, n’en dis pas trop long. »