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V

SUR LES COUILLES

« Écoute un peu : je vas té faire oune chose qué pas oune femme elle fait en France ; oune chose qué je l’ai appris dans moun pays.

— Où est-ce, ton pays ?

— Buenos-Ayres. Les poutains de là-bas elles sont plous cochonnes que les parisiennes.

— Et qu’est-ce que tu veux me faire ?

— Tou vas voir. Viens m’encouler en lévrette, et quand tou séras bien au fond, ye te pisserai sous les couilles.

— Tu as fait ça souvent dans ton pays ?

— Oh ! oui ! tou verras, c’est bon ! le pipi, il est chaud, ça fait bien décharger. Youste y’ai oune envie dé pisser qui me tord lé con. Encoule-moi, va bien, va bien. Là, tou es dans lé fond ; à présent, vois-tou comme jé té prends les couilles avec la main, et pisse, pisse, pisse…

— Ah ! salope, tu me fais décharger trop vite !

— Tou jouis, ma vie ? et jé pissé encore. Là, là, là, tiens, c’est fini. Jé t’en ai pissé oune pot dé chambre. Quand tou voudras récommencer oune autre jour, tou démandéras Mercédès. »