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VII

CHIE-MOI SUR LA PINE

« Penser que t’es ma sœur et que tu fais tout ça ? Ah ! Marie ! ce que tu me dégoûtes !

— Laisse donc ! tu sais pas le plus cochon !

— Quoi que c’est encore ?

— J’ai un vieux client qui vient au bordel qu’à midi. Il me réveille quand je suis couchée avec ma doubleuse, la grosse Juive que je lui bouffe le cul…

— Oh ! tais-toi !

— Quand il vient, ma doubleuse sort du pieu, il se couche à sa place, au chaud ; il me fourre le doigt dans le trou du cul, il me dit : “Putain, t’as envie de chier ?” J’y dis : “Oui.” Il me fait : “Chie-moi sur la pine.”

— Tais-toi, Marie, ou je dégueule.

— Dégueule donc, ma gosse, te gêne pas. Il me fait : “Chie-moi sur la pine.” On se fout sur le seau, ça le fait bander, j’y foire tout mon chocolat sur le bout de la queue, je lui étale avec la main…

— Ah ! la salope ! la salope !

— Et quand toute sa cochonne de pine est merdeuse du haut en bas, qu’on dirait un étron de pucelle, il me la refout dans le trou du cul, et faut voir comme ça rentre, t’en fais pas autant, la môme, tu sais pas ce truc-là, parions ? »