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V

BONNES AMIES

« Nini, viens que je te cause. Veux-tu boire du foutre de l’homme que tu gobes ?

— De Julien ?

— Oui, du foutre de Julien, du foutre de sa queue, du foutre de ses couilles, en veux-tu ?

— Oui, j’en veux. Où qu’il est, Julien ?

— C’est pas lui qu’en a, c’est moi… Écoute, ma gosse, tu sais que si je couche avec lui, c’est pas pour te faire des traits. Il me saute dessus, faut bien me laisser piner, mais c’est pas que j’ai mauvais cœur ; à preuve que, quand j’en ai, de son foutre, c’est pour ta petite gueule si tu veux.

— Où que t’en as ?

— Dans mon cul, derrière.

— Oh ! cochonne, tu te laisses enculer, c’est pour ça qu’il bande pour toi. Moi, le seul jour qu’il m’a pelotée, il a voulu par là, je voulais par-devant, il est parti… Raconte, y a combien de temps qu’il t’a enculée ?

— Mais tout de suite, là, dans le corridor. Dépêche-toi, je serre le cul, crainte que ça ne me coule.

— Oh ! chie-le-moi vite, dis, pendant qu’il est chaud ! Faut que je goûte comment qu’il sent. Mets ton cul sur ma bouche, là… Pousse ! pousse !… tout ! ah ! tout ! »