Page:Louÿs - Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses, 1995.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100

IV

À LA PORTE

« Sophie ? La grosse brune qui travaille en face ?

— Oui ! Écoute que je te raconte. C’était ce matin à cinq heures. J’étais levée pour aller à l’atelier et je me démêlais les tifs quand j’entends derrière ma porte un bruit, qu’on aurait dit un pet. J’ouvre vite, et qu’est-ce que je vois : la Sophie, les jupes en l’air, en train de chier sur mon entrée !

— Ben, merde, elle a pas la trouille.

— J’aurais voulu que tu soyes là. Elle avait encore un étron long comme un manche à balai qui se balançait au trou de son cul. Ça puait comme trente-six chiottes… Ah ! la garce ! elle a voulu se relever, mais j’y avait déjà foutu par-derrière un coup de pied dans les parties qu’elle en a gueulé, fallait l’entendre ! Alors, les voisines sont sorties sur le carré, je leur ai montré comme quoi cette rouchie-là venait vider son foiron devant ma porte à cause que j’avais pas été consentante d’y bouffer le cul, et nous nous sommes mises à quatre, nous y avons fourré le museau dans son caca, comme on fait aux chattes. On a rigolé, bon sang ! »