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II

DANS LES MAINS

« Entrez !

— Bonjour, chérie.

— Bonjour, mon cul aimé. Tu viens faire ta petite merde ?

— Bien sûr. Tu n’as pas chié, j’espère ?

— Non, mon loup, je t’ai attendue.

— Comment sera-t-elle ?

— Toute molle ? Et la tienne ?

— Je compte sur un bel étron, ce matin.

— Long comme une pine ?

— Long comme une pine.

— Baisse ton cul, fais-le dans ma main.

— Je pousse. Le voilà, tu vois sa petite tête ?

— Oui. Qu’il est beau ! et long ! et gras ?

— Tu l’as tout entier, mets-le sur l’assiette.

— À mon tour, je ne peux plus me retenir.

— Chie, mon loup, chie vite. Ah ! que c’est liquide ! Tout jaune avec de la boue brune comme du chocolat dans du jaune d’œuf. Retiens-toi, chérie, j’en ai plein les mains, ça passe à travers mes doigts, j’en mettrais sur le tapis. »

14 avril 1894.