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une coupe renversée, et mon giron est le croissant clair de Phœbé sous les forêts. »

*


Il se fit un silence. — L’esclave éleva les mains et se courba.

La courtisane poursuivit :

« Elle est comme une fleur de pourpre, pleine de miel et de parfums.

« Elle est comme une hydre de mer, vivante et molle, ouverte la nuit.

« Elle est la grotte humide, le gîte toujours chaud, l’Asile, où l’homme se repose de marcher à la mort. »


La prosternée murmura très bas :

« Elle est effrayante. C’est la face de Méduse. »

Chrysis posa son pied sur la nuque de l’esclave et dit en tremblant :

« Djala... »

.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .

Peu à peu la nuit était venue ; mais la lune était si lumineuse que la chambre s’emplissait de clarté bleue.