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debout devant la statue. La lumière de la lune continuait de descendre par l’ouverture carrée du toit ; Aphrodite resplendissait ; et, comme les yeux étaient dans l’ombre, il cherchait leur regard…


… Toute la nuit se passa ainsi. Puis le jour vint et la statue prit tour à tour la lividité rose de l’aube et le reflet doré du soleil.

Démétrios ne pensait plus. Le peigne d’ivoire et le miroir d’argent qu’il portait dans sa tunique avaient disparu de sa mémoire. Il s’abandonnait doucement à la contemplation sereine.

Au dehors, une tempête de cris d’oiseaux bruissait, sifflait, chantait dans le jardin. On entendait des voix de femmes qui parlaient et qui riaient au pied des murs. L’agitation du matin surgissait de la terre éveillée. Démétrios n’avait en lui que des sentiments bienheureux.

Le soleil était déjà haut et l’ombre du toit s’était déplacée quand il entendit un bruit confus de pas légers fouler les marches extérieures.

C’était sans doute un sacrifice qu’on allait