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aux yeux vert de mer et qui ne sortaient jamais nues.

Ailleurs, les Ibères aux seins bruns se réunissaient pendant le jour. Elles avaient des chevelures pesantes qu’elles coiffaient avec recherche, et des ventres nerveux qu’elles n’épilaient point. Leur peau ferme et leur croupe forte étaient goûtées des Alexandrins. On les prenait comme danseuses aussi souvent que comme maîtresses.

Sous l’ombre large des palmiers habitaient les filles d’Afrique : les Numides voilées de blanc, les Carthaginoises vêtues de gazes noires, les Négresses enveloppées de costumes multicolores.

Elles étaient quatorze cents.

Quand une femme était entrée là, elle n’en sortait plus jamais, qu’au premier jour de sa vieillesse. Elle donnait au temple la moitié de son gain, et le reste devait lui suffire pour ses repas et ses parfums.

Elles n’étaient pas des esclaves, et chacune possédait vraiment une des maisons de la Terrasse ; mais toutes n’étaient pas également aimées, et les plus heureuses, souvent, trouvaient à acheter des maisons voisines que leurs