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en moi l’esprit religieux. J’ai vu ce matin le père coadjuteur et je suis sorti de chez lui presque écœuré. Il ne comprenait rien ; il me parlait comme à un élève de la rue des Postes ; il voulait me faire confesser après-demain ! C’est aujourd’hui le jour de sortie des pères ; il doit m’emmener avec lui ; j’essaierai de me faire comprendre ; ce que je veux avant tout, c’est qu’il me laisse la paix ; je suis venu ici pour être seul et je veux l’être.

Il m’a fait déménager. J’habite ce matin une chambre étroite et haute, la chambre D du second étage. Elle a deux fenêtres ; l’une donne sur la montagne ; l’autre, au-dessus de la table où j’écris, s’ouvre au midi sur la chapelle. Plafond de poutres, carrelage en briques, comme en bas. Le lit est dans une boîte comme le lit des chartreux. Et mes livres m’attendent et le papier blanc m’attire…

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Voici les livres que j’ai apportés ici :

Loyola : Exercices spirituels.

L’Imitation (en latin).

La Bible.

Pensées de Pascal.

Faust (allemand, et français donné par Bérard).

La Légende des siècles.

Verlaine : Sagesse.

Huysmans : À rebours.

Wagner : Parsifal.