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l’ai raconté ici-même, je suis allé rue de Sèze aux Aquarellistes.

Pendant toute la semaine, Georges, sans me le dire, retournait constamment à cette exposition.

Enfin, le 18 mars, jour que j’avais passé chez ma tante Marie, Georges me dit en rentrant : « Je sors de chez Besnard.

— !!!

— Oui, je me suis fait présenter par Maciet qui le connaît beaucoup… Il est très bien, Besnard, encore jeune, la figure intelligente. Il s’exprime bien. Il a de bien jolies choses dans son atelier, des commandes pour l’État, et un portrait de Mad de Bonnières[1] qui est tout à fait cocasse, mais bien remarquable… Nous avons beaucoup causé, et même bien trop longtemps. Nous sommes restés là trois heures ! Je ne savais plus que dire à la fin, et cela devait ennuyer Besnard ! Mais je ne pouvais pas m’en aller, j’étais amené par Maciet et Maciet parlait tout le temps. Besnard a été très aimable. Du reste, il ne pouvait guère faire autrement, je venais lui faire une commande.

— !!!

— Oui. Sa Nuit me trottait dans la tête depuis quinze jours. Je suis venu pour la lui acheter. Mais elle était déjà vendue. Alors, je lui

  1. Pauvre femme qui se meurt cet hiver. Déc. 97.