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instable comme aux plus mauvais jours de mon roman précédent. Terminerai-je celui-là ? Je n’en sais plus rien. En tout cas, ce sera bien le dernier. Je t’en prie, quand tu seras de retour, fais ce que tu pourras pour que j’obtienne une autre direction de vie. Je voudrais te faire comprendre combien c’est sérieux. Je sens que je me fais le plus grand mal en forçant mon cerveau à ce qu’il ne peut pas accomplir. Et dans six mois il sera peut-être trop tard pour prendre une résolution. Si je redeviens après Psyché dans l’état où j’ai été après Pausole, en 1902-1903, je ne pourrai exercer alors aucune profession, pas même celle de copiste.


Dimanche matin.

Toujours de même. Maintenant je ne peux plus avoir terminé avant le 20 octobre, si je termine. Et à quoi me servira cet effort pour l’hiver vient ? Je ne toucherai rien avant mars ou avril prochain. F…, chez je n’ai pas eu un centime depuis un an (11 octobre 1906), n’a pas même répondu à la lettre que je lui ai écrite il y a huit jours, de sorte que je ne me vois pas en mesure de quitter l’hôtel, ni à plus forte raison de vivre à Paris d’octobre à mars, avec Psyché. Si je me rends malade ce sera en vain. Je continue tout de même, mais vraiment sans savoir pourquoi.