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longues salles est saharienne et il est charitable de donner aux pauvres filles la même licence qu’aux chauffeurs des paquebots. Mais le résultat n’en est pas moins intéressant.

Les plus vêtues n’avaient que leur chemise autour du corps (c’étaient les prudes) ; presque toutes travaillaient le torse nu, avec un simple jupon de toile desserré de la ceinture et parfois repoussé jusqu’au milieu des cuisses. Le spectacle était mélangé. C’était la femme à tous les âges, enfant et vieille, jeune ou moins jeune, obèse, grasse, maigre, ou décharnée. Quelques-unes étaient enceintes. D’autres allaitaient leur petit. D’autres n’étaient même pas nubiles. Il y avait de tout dans cette foule nue, excepté des vierges, probablement. Il y avait même de jolies filles.

Je passais entre les rangs compacts en regardant de droite et de gauche, tantôt sollicité d’aumônes et tantôt apostrophé par les plaisanteries les plus cyniques. Car l’entrée d’un homme seul dans ce harem monstre éveille bien des émotions. Je vous prie de croire qu’elles ne mâchent pas les mots quand elles ont mis leur chemise bas, et elles ajoutent à la parole quelques gestes d’une impudeur ou plutôt d’une simplicité qui est un peu déconcertante, même pour un homme de mon âge. Ces filles sont impudiques comme des femmes honnêtes.

Je ne répondais pas à toutes. Qui peut se flatter