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Le sport ainsi compris est tout le contraire d’un art.

Puisque nous avons en France des sociétés puissantes qui règlent à leur gré l’ordre des fêtes et la nature des récompenses, pourquoi ne s’uniraient-elles pas pour offrir le plus grand prix de l’année au champion général des « cinq arts athlétiques » ? Je sais qu’on a tenté l’expérience dans notre pays et que les premiers résultats n’ont pas été satisfaisants. Ils ne pouvaient l’être si tôt. On ne réforme pas ainsi l’entraînement de toute une génération. À une formule nouvelle, il faut des hommes nouveaux. Ceux-ci viendraient en foule s’ils étaient prévenus que leurs efforts dussent être récompensés plus que ceux de leurs rivaux spécialistes. Il semble bien que ce soit surtout une question d’argent. Créons l’émulation par la prime et nous aurons, peu à peu, un concours national annuel qui, sans éclipser les autres réunions sportives, tiendra néanmoins parmi elles le premier rang, et le plus digne.

C’est en formant des athlètes complets que nous servirons le mieux le développement de la vigueur adolescente et l’intérêt supérieur de la beauté française.