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prétexte pour réunir les éléments de ce qu’on appelle aujourd’hui une « matinée » ou une « soirée ».

Cependant, l’homme a besoin de distractions et les Grecs goûtaient comme nous ces plaisirs en commun qui sont une des nécessités de la vie ; mais ils les prenaient au dehors, et comme les spectacles au grand soleil s’accommodent des proportions les plus variées, ils étaient quatre autour d’un flûtiste, cent mille autour d’un discobole. Telles étaient leurs « matinées ».

Il est singulier que, dans notre langue où les inventions les plus modernes portent des noms grecs, nous ayons pris un mot anglais pour désigner ce qui est essentiellement hellénique : le Sport.



L’Athlétique (ainsi le nommait-on) était jadis un des Beaux-Arts, et non le moindre. On élevait des statues aux athlètes vivants. Ils étaient comblés d’honneurs et de richesses, non par des entrepreneurs de spectacles, mais par l’État et la Cité. Si nous suivions scrupuleusement la tradition antique en matière de goût, on enseignerait la gymnastique à la Villa Médicis, et qui sait si les quatre arts ne trouveraient pas un réel profit à considérer ce nouveau venu ?