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première des recommandations, c’est encore la signature. Sur un débat d’authenticité, il est plus rassurant de lire une opinion signée Clermont-Ganneau ou Furtwaengler, par exemple, qu’un article signé Théodore Reinach, depuis l’histoire de la tiare.

L’article qui résolvait, disait-on, notre problème, était signé : Chevrier, de Chalon-sur-Saône. En voici le titre, je l’ai sous les yeux : Étude sur une nouvelle statue de Vénus Marine, de travail grec, en marbre de paros. — Paris 1876. 8° (tirage à part). Examinons cette petite brochure et nous verrons bien vite quel genre de crédit mérite son auteur.

Les deux statues feuillues ne sont citées là que par parenthèse. La grande découverte de M. Chevrier, c’est le marbre sus désigné, qui fait aussi partie de sa collection, d’ailleurs, bien qu’il ne porte pas de feuille de vigne. Quand le bon M. Chevrier acquit cette trouvaille, il ne restait de la statue que les jambes et une partie du corps. Estimant qu’une demi-Vénus était indigne de figurer dans son cabinet de Chalon-sur-Saône, il pria M. Del Gaïsso, sculpteur à Naples (?) de fabriquer une seconde demi-Vénus, ajustable à la première ; puis les deux fragments, l’antique et le moderne, ayant été collés l’un sur l’autre, constituèrent ce qu’on appelle un document archéologique[1].

  1. M. Salomon Reinach reproduit cette statue dans son Répertoire (t. II, p. 458, f. 9) et ne note pas la Restauration.