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du mariage à vingt ans sans le consentement des ancêtres, c’est « toucher… », etc.

Et l’importance de cette expression se déduit du principe connu : la société repose sur la famille.

Soit. Admettons ce dernier axiome pour juger de la thèse tout entière. Les théoriciens ne s’entendent point sur les caractères de la famille idéale ; mais tout le monde est d’accord sur la valeur relative des sociétés, puisque le concours des peuples se poursuit au grand jour, depuis le commencement de l’Histoire. Les sociétés saines, comme les individus sains, se reconnaissent à leur survivance et à leur développement. Si donc, et je le veux bien, la société repose sur la famille, on peut juger par évidence que la famille la mieux organisée est celle qui a permis le développement de la société la plus prospère.

Celle-là, tout le monde la peut nommer. Britannique ou américaine, la race anglo-saxonne possède le monde depuis cent cinquante ans ; nulle part, nous ne pourrons trouver un aussi parfait exemple d’une société à succès ; nulle part il ne sera donc plus intéressant d’étudier l’organisation de la famille et son recrutement par le mariage, considéré comme institution fondamentale de la société.

Si, du premier coup d’œil, nous constatons que les Anglais et les Américains accordent à la cérémonie nuptiale toutes les facilités que nos lois lui dénient, il faudra bien en conclure que