Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En 1875, Lacroix n’en avait découvert aucun vestige et pourtant il ne voulait pas croire à sa destruction. « On peut espérer, disait-il, que le manuscrit se retrouvera »[1].

L’espoir, il est vrai, nous soulage. Toutefois Monselet ne nous en avait guère laissé. Au cours d’une conversation avec les héritiers de Restif, il avait pris cette note inquiétante :

Sa fille Marion, qui habitait le domicile paternel[2], essaya bien de tirer parti d’une masse de manuscrits renfermés dans une grande armoire, elle les fit voir à quelques littérateurs ; mais Rétif seul eût pu se reconnaître au milieu d’un pareil désordre[3].

Et comme il ajoutait aussitôt :

Ses autographes sont très rares

l’hypothèse la plus vraisemblable était que l’Enclos et les Oiseaux, refusé par les libraires de L’Empire, avait servi à faire des cornets dans la boutique d’un épicier.

Il y a quelques années, je revenais de Bourgogne où j’avais fait des recherches assez fructueuses sur Restif, sur sa famille et sur ses amies d’enfance

  1. P. LACROIX. Bibliographie… de Restif de la Bretonne, 1875, 8° p. 442.
  2. C’est le contraire qu’il faut dire. Restif demeurait chez sa fille.
  3. Monselet, op. cit., p. 208. — Actuellement, on ne connaît que deux petits mss. autographes du Restif. Tous deux sont à la bibliothèque de l’Arsenal. L’un a été publié en 1889 par M. Paul Cottin ; l’autre a été retrouvé et identifié par M. Funck-Brentano.