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l’autre de dessous les lianes en fouillis. Le grand soleil rouge vient de se coucher quand j’y prends place, avec mon serviteur français, mon interprète cambodgien, mon boy chinois, notre petit bagage de nomades. Et nous commençons de nous enfoncer à l’aviron dans le dédale des arbres, au cœur de la forêt noyée qui se referme sur nous, tandis que la nuit vient nous envelopper, presque soudaine, sans crépuscule.

La région que nous allons traverser n’est que pendant six mois par an transformée en lac ; bientôt les eaux se retireront, laissant reparaître la terre qui va hâtivement se couvrir d’herbages. Et les hommes reviendront bâtir des huttes pour la saison sèche, ramenant leurs troupeaux