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pêcheurs se tiennent au guet, pélicans, aigrettes et marabouts. Parfois des compagnies de corbeaux noircissent l’air. Dans le lointain, se lèvent des petits nuages de poussière verte, et, quand ils s’approchent, ce sont des vols d’innombrables perruches. Çà et là, des arbres sont pleins de singes, dont on voit les longues queues alignées pendre comme une frange à toutes les branches.

De loin en loin, des habitations humaines, en groupe perdu. Toujours un fuseau d’or les domine, pointant vers le ciel : la pagode.

Mes hommes ayant demandé de s’approvisionner de fruits pour la route, je fais arrêter, à l’heure du crépuscule, contre un grand village bâti sur pilotis