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ces longues danses rituelles, qui sont d’usage ici, aux fêtes et aux funérailles. Qui les amène si matin vers ce temple, quel chagrin puéril ? Et quelles sortes de prières peuvent bien formuler leurs petites âmes, qui en ce moment se révèlent anxieuses dans leurs yeux ?…

La chaleur est déjà lourde quand je reviens au quartier des Français, pour chercher l’ombre à bord de mon petit bateau amarré contre la berge. Accablement et silence, dans ces rues si bien tracées mais vides, où l’herbe envahit les trottoirs. À part quelques forçats cambodgiens, tout nus, l’air nonchalant et heureux, qui arrosent les pelouses des jardins aux bizarres fleurs, je ne rencontre plus personne : la ville du roi Norodon va