Page:Loti - Un pèlerin d'Angkor, 1912.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

guère que cela, paraît-il, à la cour du vieux roi Norodon. Au mouvement que je fais pour me retirer, elles répondent par un gentil signe timide, qui signifie : « Restez donc, vous ne nous gênez pas. » Et je les remercie d’un salut. Cette courtoisie humaine, que l’on nous a apprise aux deux bouts opposés du monde et dont nous venons de faire vaguement l’échange, est d’ailleurs notre seule notion commune… J’avais déjà rencontré dans ma vie bien des femmes-poupées, bien des femmes-bibelots, mais pas encore des Cambodgiennes chez elles, et je regarde celles-ci évoluer sur les dalles d’argent à pas silencieux, avec tant de grâce aisée et naïve ; leurs torses, tous leurs membres ont dû être assouplis dès l’enfance par