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à chaque pointe des clochetons et des toits ; le moindre souffle qui passe les fait tinter doucement.

Elle est toute neuve, cette pagode ; elle éblouit par la blancheur de ses marbres, et ses ors étincellent. Ses fenêtres ont des couronnements d’or qui, sur le fond neigeux des murailles, se découpent comme de nettes joailleries et finissent en pointe de flèche. Quant à ses toits, couverts de céramiques dorées, ils ont des cornes à tous les angles, mais des cornes très, très longues, qui s’inclinent, se redressent, menacent en tous sens ! À côté de ces cornes-là, celles des pagodes chinoises vraiment paraîtraient rudimentaires, à peine poussées ; on dirait que plusieurs taureaux géants ont été dé-