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et déjà tout ce que nous avons bâti à Pnom-Penh a pris un air de vieillesse, sous la brûlure du soleil ; les belles rues droites que nous y avons tracées, et où personne ne passe, sont verdies par les herbes ; on croirait l’une de ces colonies anciennes, dont le charme est fait de désuétude et de silence…

Aujourd’hui cependant se trouve être le troisième jour de la traditionnelle « fête des eaux », et, le soir, quand le soleil tourne au rouge de cuivre, les bords du grand fleuve tout à coup s’animent. Dans l’une des jonques royales, dont l’avant représente l’énorme tête d’un monstre de rêve cambodgien, j’assiste, en compagnie d’une vingtaine de Français et de Françaises en résidence d’exil à Pnom-