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LVII


Très nostalgiques à présent, les impressions que me causait mon musée, quand j’y montais les jeudis d’hiver, après avoir fini mes devoirs ou mes pensums, et toujours un peu tard ; la lumière baissant déjà, l’échappée de vue sur les grandes plaines s’embrumant en un gris rosé extrêmement triste. Nostalgie de l’été, nostalgie du soleil et du Midi, amenée par tous ces papillons du jardin de mon oncle, qui étaient rangés là sous des verres, par tous ces fossiles des montagnes, qui avaient été ramassés là-bas en compagnie des petits Peyral.

C’était l’avant-goût de ces regrets d’ailleurs, qui plus tard, après les longs voyages aux pays chauds, devaient me gâter mes retours au foyer, mes retours d’hiver.