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XLII


À propos de Limoise, j’ai la vanité de conter un de mes actes, qui fut vraiment héroïque comme obéissance, comme fidélité à une parole donnée.

Cela se passait un peu avant ce départ pour le Midi, dont mon imagination était si préoccupée ; par conséquent, vers le mois de juillet qui suivit mes douze ans accomplis.

Un certain mercredi, après m’avoir fait partir de meilleure heure que de coutume, afin d’être sûr que j’arriverais avant la nuit, on se borna, sur mes instances pressantes, à me conduire hors de ville ; puis on me permit, pour une fois, de continuer jusqu’à la Limoise seul, comme un grand garçon.

Au passage de la rivière, je tirai de ma poche, déjà avec une indicible honte devant les vieux ba-