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XXXIX


C’est aussi vers cette époque que j’adoptai d’une façon presque exclusive la chambre de tante Claire pour faire mes devoirs et travailler à Peau-d’Ane. Je m’installai là comme en pays conquis, encombrant tout et n’admettant pas la possibilité d’être gênant.

D’abord tante Claire était la personne qui me gâtait le plus. Et si soigneuse de mes petites affaires ! À propos d’un étalage de choses extraordinairement fragiles ou susceptibles de s’envoler au moindre souffle — comme par exemple les ailes de papillon ou les élytres de scarabée qui devaient orner les costumes des nymphes de la féerie — quand une fois je lui avait dit : « Je te confie tout ça, bonne tante ! » je pouvais m’en aller tranquille, personne n’y toucherait.