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résonne, vibre comme si le sol était creux sous mes pas. D'ailleurs, je marche, je mar. che sans m'en apercevoir, tant est vivifiant ct air de la nuit ; mes jambes, dirait-on, vont d'elles-mêmes, comme feraient des ressorts une fois pour toutes remontés, dont le mouvement ne donnerait plus aucune peine.

Et je regarde, au-dessus du noir de la terre qui m’entoure, scintiller les mondes. Alors, peu à peu, me reprend ce sentiment particulier qui est l’épouvante sidérale, le vertige de l'infini. Je l'ai connu pour la pre- mière fois, ce sentiment-là, lorsque vers mes dix-huit ans il fallut me plonger dans les calculs d'astronomie et les observations d’é- toiles, pendant les nuits de la mer. En géné- ral, les gens du monde ne songent jamais à tout cela, n’ont même pour la plupart, sur les abimes cosmiques, aucune notion un peu . approchée, — et c’est fâcheux vraiment, car,

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