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miroir tranquille, animant ce désert. Çà et là, paraissaient les petites voiles lointaines, déployées pour la forme puisque rien ne soufflait, et très blanches, se découpant en clair sur les grisailles des horizons.

Ce jour-là, ç’avait l’air d’un métier si calme, si facile, celui de pêcheur d’Islande ; — un métier de demoiselle…

. . . . . . . . . . . . . . . . .

Jean-François de Nantes ;
     Jean-François,
     Jean-François !

Ils chantaient, les deux grands enfants.

Et Yann s’occupait bien peu d’être si beau et d’avoir la mine si noble. D’ailleurs, enfant seulement avec Sylvestre, ne chantant et ne jouant jamais qu’avec celui-là ; renfermé au contraire avec les autres, et plutôt fier et sombre ; — très doux pourtant quand on avait besoin de lui ; toujours bon et serviable quand on ne l’irritait pas.

Eux chantaient cette chanson-là ; les deux autres, à quelques pas plus loin, chantaient autre chose,