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venait son retard, et, pour n’avoir pas voulu manquer les noces, il allait perdre toute sa part de pêche.

Ces motifs avaient été parfaitement compris par les pêcheurs qui l’écoutaient et personne n’avait songé à lui en vouloir ; — on sait bien, n’est-ce pas, que, dans la vie, tout est plus ou moins dépendant des choses imprévues de la mer, plus ou moins soumis aux changements du temps et aux migrations mystérieuses des poissons. Les autres Islandais qui étaient là regrettaient seulement de n’avoir pas été avertis assez tôt pour profiter, comme ceux de Ploubazlanec, de cette fortune qui allait passer au large.


Trop tard à présent, tant pis, il n’y avait plus qu’à offrir son bras aux filles. Les violons commençaient dehors leur musique, et gaîment on s’était mis en route.

D’abord il ne lui avait dit que ces galanteries sans portée, comme on en conte pendant les fêtes de mariage aux jeunes filles que l’on connaît peu. Parmi ces couples de la noce, eux seuls étaient des étrangers l’un pour l’autre ; ailleurs dans le cortège,