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s’habilla pour le suivre et trouva la force d’aller soigner son petit enfant.


Quand elle revint se jeter sur son lit, à quatre heures, le sommeil la prit un moment parce qu’elle était très fatiguée.

Mais cette minute de joie immense avait laissé dans sa tête une empreinte qui, malgré tout, était persistante ; elle se réveilla bientôt avec une secousse, se dressant à moitié, au souvenir de quelque chose… Il y avait eu du nouveau concernant son Yann… Au milieu de la confusion des idées qui revenaient, vite elle cherchait dans sa tête, elle cherchait ce que c’était…

— Ah ! rien, hélas ! — non, rien que Fantec.

Et une seconde fois, elle retomba tout au fond de son même abîme. Non, en réalité, il n’y avait rien de changé dans son attente morne et sans espérance.

Pourtant, l’avoir senti là si près, c’était comme si quelque chose émané de lui était revenu flotter alentour ; c’était ce qu’on appelle, au pays breton, un pressigne ; et elle écoutait plus attentivement les pas du dehors, pressentant que quelqu’un allait peut-être arriver qui parlerait de lui.