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semblaient être sans force pour rompre leur étreinte, et ne connaître rien de plus, ne désirer rien au delà de ce long baiser.

Elle se dégagea enfin, troublée tout à coup :

— Non, Yann !… grand’mère Yvonne pourrait nous voir !

Mais lui, avec un sourire, chercha les lèvres de sa femme encore et les reprit bien vite entre les siennes, comme un altéré à qui on a enlevé sa coupe d’eau fraîche.

Le mouvement qu’ils avaient fait venait de rompre le charme de l’hésitation délicieuse. Yann, qui, aux premiers instants, se serait mis à genoux comme devant la Vierge sainte, se sentit redevenir sauvage. Il regarda furtivement du côté des vieux lits en armoire, ennuyé d’être aussi près de cette grand’mère, cherchant un moyen sûr pour ne plus être vu ; toujours sans quitter les lèvres exquises, il allongea le bras derrière lui, et, du revers de la main, éteignit la lumière comme avait fait le vent.

Alors, brusquement, il l’enleva dans ses bras ; avec sa manière de la tenir, la bouche toujours appuyée sur la sienne, il était comme un fauve qui