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XII


L’été s’avança et, à la fin d’août, en même temps que les premiers brouillards du matin, on vit les Islandais revenir.

Depuis trois mois déjà, les deux abandonnées habitaient ensemble, à Ploubazlanec, la chaumière des Moan ; Gaud avait pris place de fille dans ce pauvre nid de marins morts. Elle avait envoyé là tout ce qu’on lui avait laissé après la vente de la maison de son père : son beau lit à la mode des villes et ses belles jupes de différentes couleurs. Elle avait fait elle-même sa nouvelle robe noire d’un façon plus simple et portait, comme la vieille Yvonne, une coiffe de deuil en mousseline épaisse ornée seulement de plis.

Tous les jours, elle travaillait à des ouvrages