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ombreux où volaient d’admirables papillons aux ailes de velours bleu. Un grand luxe de fleurs, de palmiers ; toutes les splendeurs de la sève équatoriale. Enfin, le cimetière : des tombes mandarines, avec des inscriptions multicolores, des dragons et des monstres ; d’étonnants feuillages, des plantes inconnues. L’endroit où nous l’avons mis ressemble à un coin des jardins d’Indra.

Sur sa terre, nous avons planté cette petite croix de bois qu’on lui avait faite à la hâte pendant la nuit :

SYLVESTRE MOAN
dix-neuf ans

Et nous l’avons laissé là, pressés de repartir à cause de ce soleil qui montait toujours, nous retournant pour le voir, sous ses arbres merveilleux, sous ses grandes fleurs.