Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour éviter la poussière noirâtre que le vent promenait, tandis que le charbon des milliers de petits paniers s’entassait fiévreusement dans les soutes.

Enfin on arriva un jour dans un pays appelé Tourane, où se trouvait au mouillage une certaine Circé tenant un blocus. C’était le bateau auquel il se savait depuis longtemps destiné, et on l’y déposa avec son sac.

Il y retrouva des pays, même deux Islandais qui, pour le moment, étaient canonniers.

Le soir, par ces temps toujours chauds et tranquilles où il n’y avait rien à faire, ils se réunissaient sur le pont, isolés des autres, pour former ensemble une petite Bretagne de souvenir.

Il dut passer cinq mois d’inaction et d’exil dans cette baie triste, avant le moment désiré d’aller se battre.