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douces chantaient : « Dani dann, dani dann, » en frappant des mains, devant un réchaud de cuivre d’où sortait une fumée d’encens. On les voyait groupées sous quelque antique colonnade de marbre d’une forme exquise ; elles avaient des vestes de soie et d’or, des pantalons à mille plis, et de petites babouches de perles ; leurs costumes étaient composés de ces couleurs suaves, extraordinaires et sans nom qu’affectionnent les fées.

« Dani dann, dani dann…, » dans les petites rues qui semblaient les restes d’une ville morte, dans les maisons rongées de vétusté, près de tomber en poussière, tout cela avait je ne sais quel air d’enchantement et de « Mille et une Nuits ». — Elles souriaient, les invitant à entrer ; et eux s’arrêtaient devant elles, charmés mais n’osant pas.

Il y en avait de toute sorte, de ces femmes, et plus l’heure s’avançait, plus les vieilles portes s’ouvraient.

Des Mauresques toutes roses, cachées à