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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

Bretagne. L’Amérique y a lâché ses mercenaires. Et il n’y restait déjà plus rien d’intact quand sont arrivés, dans la première excitation de vengeance contre les atrocités chinoises, les Italiens, les Allemands, les Autrichiens, les Français.

Le commandant et les officiers du « gîte d’étape » se sont improvisé des logis et des bureaux dans de grandes maisons chinoises dont on a relevé en hâte les toitures et réparé les murailles. Sur la rudesse et la misère de leur installation, tranchent quelques hautes potiches, quelques boiseries somptueuses, trouvées intactes parmi les décombres.

Ils veulent bien me promettre les voitures et les chevaux pour demain matin, rendus au lever du soleil sur la berge devant ma jonque. Et, quand tout est convenu, il me reste à peu près une heure de jour : je m’en vais errer dans les ruines de la ville, escorté de ma petite suite armée, Osman, Renaud et le Chinois Toum.