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VERS PÉKIN.

qui, sitôt le fanal éteint, apparaissent entre les mailles de notre toit de natte, très scintillantes dans le ciel de gelée.

Coups de fusil de temps à autre, à l’extrême lointain ; drames nocturnes auxquels vraisemblablement nous ne serons pas mêlés. Et deux alertes avant minuit, pour un poste de Japonais et un poste d’Allemands qui veulent arrêter la jonque : il faut se lever, parlementer, et, à la lueur du fanal rallumé en hâte, montrer le pavillon français et les galons de mes manches.

À minuit enfin, nos Chinois amarrent notre bateau, en un lieu qu’ils disent sûr, pour aller se coucher aussi. Et nous nous endormons tous, d’un profond sommeil, dans la nuit glaciale.