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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

les danseurs, les danseuses, les inutiles qui regardaient, et le temple se vide, et le pauvre petit cotillon d’exil s’en va tournoyer assez languissamment en plein air, mourir sous les cèdres de l’esplanade, où quelques lanternes éclairent encore.

Une heure du matin. La plupart des invités sont partis, ayant des kilomètres à faire, dans l’obscurité et les ruines, pour regagner leur logis. Quelques « alliés, » particulièrement fidèles, nous restent, il est vrai, autour du buffet où le champagne coule toujours, en des toasts de plus en plus chaleureux pour la France…

Le palais où j’habite encore pour quelques heures n’est qu’à cinq ou six cents mètres d’ici, de l’autre côté de l’eau. Et je m’en allais solitairement à pied, j’étais déjà sur le plan incliné qui descend au Lac des Lotus, quand quelqu’un me rappelle :

— Attendez-moi, j’irai vous reconduire un bout de chemin, ça me reposera !