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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

dans le rayonnement de son éternelle blancheur. Au loin, enfin, toute l’ironique fantasmagorie des palais vides et des pagodes vides émerge de l’obscurité des arbres et reflète dans les eaux ses lignes de feux, parmi les petites îles des lotus.

Ils se répandent un peu partout, nos cinq cents invités, au bord du lac sous la verdure printanière des saules, par groupes sympathiques, ou bien le long du Pont de Marbre, ou bien encore dans les gondoles impériales. À mesure qu’ils descendent de ces terrasses de la Rotonde, on leur remet à chacun une lanterne peinturlurée, au bout d’un bâtonnet, et tous ces ballons de couleur se disséminent au hasard des sentiers, sont bientôt, dans les lointains, comme une peuplade de vers-luisants.

De là-haut où je suis resté, on distingue des femmes, en manteau clair du soir, s’en allant au bras d’officiers sur les dalles blanches du pont, ou bien assises à l’arrière des longues barques de l’Impératrice que des rameurs mènent doucement… Et combien c’est inattendu de voir