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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

et des officiers des sept nations alliées ; cinq ou six toilettes claires de femme, et enfin trois grands princes de la Chine, énigmatiques dans leurs soies brodées, les yeux à demi cachés sous leurs chapeaux de cérémonie à plumes retombantes.

Sur la fin de ce dîner étrange, subversif et profanateur, quand les roses commencent à pencher la tête dans les grands vases précieux, notre général, en terminant son toast au champagne, s’adresse à ces princes Jaunes : « Votre présence parmi nous, leur dit-il, prouve assez que nous ne sommes pas venus ici pour faire la guerre à la Chine, mais seulement à une secte abominable, etc… »

Le Représentant de l’Impératrice, alors, relève la balle avec une souplesse d’Extrême-Asie, et sans qu’un pli ait bronché sur son masque jaune de cour, il répond, lui qui a été sournoisement un enragé Boxer : « Au nom de sa Majesté Impériale Chinoise, je remercie les généraux européens d’être venus prêter main-