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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

l’arrivée des musiques militaires, quand éclate notre Marseillaise.

L’inauguration, cela consiste simplement en un temps de galop, une espèce de charge à fond de train exécutée, sur le sable encore vierge, par tous les officiers français, depuis la Porte Jaune jusqu’à l’autre extrémité de ce boulevard, où notre général les attend, sur une estrade enguirlandée de verdure par les soldats, et leur offre en souriant du champagne. Après, on enlève les frêles barrières, la foule déborde gaiement, les petits aux yeux de chat prennent leur course sur ce beau sol passé au rouleau, et c’est fini.

Quand nous serons repartis tous pour la France, quand Pékin sera entièrement rendu aux Chinois, qui ont sur la voirie des idées subversives, cette Avenue du Général-Voyron — qu’ils font pourtant mine d’apprécier — ne durera pas, je le crains, plus de deux hivers.