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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

Chinoises d’alentour en robes de fête. Les bébés charmants et drôles, aux yeux de chat bien tirés vers les tempes, occupent le premier rang, à toucher les cordes tendues ; quelques-uns même se font porter par nos hommes pour voir de plus haut, et un grand zouave se promène avec deux petites Chinoises de trois ou quatre ans, une sur chaque épaule. Il y a du monde perché sur les toits, plusieurs de nos malades, là-bas, sont debout sur les tuiles de notre hôpital, et des chasseurs d’Afrique ont escaladé, pour avoir des places de choix, le clocher gothique de l’église, qui domine tout, avec son large drapeau tricolore déployé dans l’air.

Des pavillons français, il y en a sur toutes les portes des Chinois, il y en a partout sur des perches, groupés en trophées avec des lanternes et des guirlandes. On dirait d’une sorte de « 14 Juillet », un peu exotique et étrange ; si c’était en France, la décoration serait banale à faire sourire ; ici, au cœur de Pékin, elle devient touchante et même grande, surtout à