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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

rables cèdres, et chavirer une rangée de ces pots de fleurs que l’on a déjà montés ici par centaines, pour rendre la vie à ces vieux jardins dévastés…

Jeudi 2 mai.

Des émissaires ont été lancés aux quatre coins de Pékin, annonçant que la fête de ce soir était remise à samedi, pour laisser passer la bourrasque. Et il m’a fallu demander encore par dépêche à l’amiral une prolongation de liberté. J’étais parti pour trois jours et serai resté près d’un mois dehors ; je porte maintenant des chemises, des vestes, empruntées de ci de là, à des camarades de l’armée de terre.

J’ai l’honneur de déjeuner ce matin chez notre voisin de « Ville jaune », le maréchal de Waldersee.

Dans une partie de son palais que les flammes n’ont pas atteinte, une grande salle, en marqueteries, en boiseries à jours ; le couvert est dressé là pour le maréchal et son état-major,