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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

quelque chose de jamais vu, travaillant jusqu’au milieu des nuits, avec ses hommes auxquels il a su communiquer son ardeur, mettant à cette besogne de plaisir la même volonté passionnée qu’il mit jadis à conduire à travers l’Afrique sa petite armée de braves. De temps à autre, cependant, son sourire, tout à coup, témoigne qu’ici il s’amuse, — et ne prendrait point au tragique la déroute possible, si le vent et la neige venaient à bouleverser la féerie qu’il rêve.

Non, mais c’est ennuyeux tout de même, ce temps, ce froid ! Que devenir, puisque ça doit se passer justement en plein air, sur ces terrasses de palais, battues par tous les souffles du Nord ? Et les illuminations, et les velums tendus ? Et les femmes, qui vont geler, dans leurs robes du soir ?… Car il y aura même des femmes, ici, au cœur de la « Ville jaune »…

Or, voici que tout à coup une rafale vient briser, une file de girandoles à pendeloques de perles, déjà suspendues aux branches des véné-