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LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN.

tomne dernier. Des zouaves, des chasseurs d’Afrique s’agitent gaiement, promènent des échelles, des draperies, des brassées de feuillage et de fleurs. Autour de la belle pagode, toujours éclatante d’émail, de laque et d’or, les vieux cèdres centenaires sont déguisés en arbres à fruits ; leurs branches presque sacrées supportent des milliers de ballons jaunes, qui semblent de grosses oranges. Et des chaînettes vont de l’un à l’autre, soutenant des lanternes chinoises en guirlandes.

C’est lui, le colonel Marchand, qui a accepté d’être l’organisateur de tout. Et il me demande :

— Pensez-vous que ce sera bien ! Là, vraiment, pensez-vous que ça sortira un peu de la banalité courante ? C’est que, voyez-vous, je voudrais faire mieux que ce qu’ont déjà fait les autres…

Les autres, ce sont les Allemands, les Américains, tous ceux des Alliés qui ont déjà donné des fêtes avant les Français. — Et depuis cinq ou six jours, il a déployé une activité fiévreuse, mon nouvel ami, pour réaliser son idée de faire