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VERS LES TOMBEAUX DES EMPEREURS.

que, d’ailleurs, la simple menace de violer l’un quelconque de ces tombeaux d’ancêtres eût suffi à ramener la régente et son fils à Pékin, soumis et souples, accordant tout.

Heureusement pour notre honneur occidental, aucun des alliés n’a voulu de ce moyen. Et les écrans de céramiques jaunes et vertes n’ont point été défoncés ; même les moindres dragons ou lotus, en saillies frêles, y sont restés intacts. On s’est arrêté là. Les vieux empereurs, derrière leurs murs éternels, ont dû tous entendre sonner de près les clairons de l’armée « barbare » et battre ses tambours ; mais chacun d’eux a pu se rendormir ensuite dans sa nuit, tranquille comme devant, au milieu de l’inanité de ses fabuleuses richesses.